Comment les meilleures communautés HORSCAN s’y prennent-elles? Favoriser les liens communautaires à l’étranger!

Andrea Liss
Aug 1
5 min read

Vous êtes à la recherche de certains conseil pour votre couple? Peut-être avez-vous des questions sur l'éducation des enfants? Demandez à Andrea! Notre travailleuse sociale, Andrea Liss, choisira une question par mois et y répondra dans notre bulletin de la mi-mois. Vous pouvez nous soumettre vos questions de manière anonyme à l'adresse https://forms.office.com/r/F3rxQKvTdQ.

Chère Andrea,

Je viens tout juste d’arriver en affectation HORSCAN. Bien que nous formions une petite communauté composée de quelques familles et membres célibataires, je suis curieuse de connaître ton point de vue sur la création de liens communautaires. Je n’ai jamais vécu dans une si petite « communauté au sein d’une communauté », et je remarque qu’il est difficile de rassembler les gens. Pourrais-tu aborder ce sujet dans ta chronique? - Rassemblons-nous

Chère Rassemblons-nous,

L’expérience HORSCAN est assez unique, surtout pour ceux qui sont affectés dans des endroits où il n’y a qu’une seule famille ou un seul membre des FAC. L’avantage, dans ces lieux très isolés, est qu’il n’y a aucune obligation de socialiser ou de faire bonne figure. L’inconvénient, cependant, est le risque de solitude, l’absence de rituels canadiens rassembleurs et le manque de soutien communautaire. Les petites communautés exigent donc un effort de la part de leurs membres pour favoriser les interactions. Et malgré cela, des défis persistent. Voici quelques réflexions tirées de mes quatre années de travail auprès des familles HORSCAN.

Des communautés solides favorisent la réussite des missions HORSCAN
Vivre dans une communauté saine renforce la capacité des membres des FAC à accomplir leur mission. Lorsque les membres et leurs familles se sentent bien ou neutres vis-à-vis de leur communauté, ils peuvent mieux concentrer leur énergie sur leurs tâches. Lorsqu’ils sont HORSCAN, les Services de bien-être et moral des Forces canadiennes (SBMFC) jouent un rôle discret, mais essentiel à la vie communautaire. Les différentes branches de l’organisation : les services aux familles des militaires (SFM), les programmes de soutien du personnel (PSP) et les services éducatifs — sont cruciales pour maintenir le filet communautaire. Pourquoi? Réfléchissons aux principes de base du bon fonctionnement d’une communauté.
Tous les humains ont besoin de lien social
Les preuves sont irréfutables : la psychologie, l’anthropologie, la biologie et l’histoire démontrent toutes l’existence d’un besoin fondamental de lien social. Il suffit de se rappeler la pandémie. Les liens sont source de protection et de bien-être, nourris par les relations d’attachement que nous construisons avec les autres.
Qu’est-ce qui rend une communauté HORSCAN spéciale? Qu’est-ce qui favorise le sentiment d’appartenance à une communauté?
Dans les années 1970, la psychologie communautaire (McMillan) a étudié les groupes pour comprendre ce qui favorise le « sentiment d’appartenance ». Les éléments qui renforcent ce sentiment sont la « coût d’adhésion au groupe » (membership dues), les frontières, le statut et la valeur des tâches. Regardons des exemples de la manière dont ces éléments s’appliquent, tant aux FAC dans leur ensemble qu’aux communautés HORSCAN.

Coût d’adhésion : Les membres des FAC contribuent dans la communauté par leur service. Protéger notre magnifique pays et ses alliés est une forme de « coût » qu’ils payent (dues paid). Ceux qui ne servent pas dans les Forces ne font pas partie de cette communauté spéciale. En HORSCAN, le « coût d’adhésion » peut englober les défis liés à des changements familiaux importants et l’adaptation à une nouvelle réalité à l’étranger. Lorsque l’on donne notre « contribution », on bénéficie, par exemple, d’activités sociales et de rassemblements avec d’autres Canadiens.

Frontières : En ce qui concerne l'importance des frontières dans la délimitation d’une communauté, on constate que l’appartenance aux FAC ou à une famille militaire ne s’improvise pas. Elle repose sur des critères précis et un processus de sélection rigoureux. D’ailleurs, il va de même pour le processus d’affectation HORSCAN. Tout le monde ne réussit pas ce processus : seules les personnes sélectionnées (qui « dag vert ») sont considérées comme aptes à servir à l’étranger et peuvent faire partie de cette communauté.

Statut : Le statut contribue à souder une communauté, car le groupe est perçu comme spécial et donc attirant. L’effort requis pour en faire partie renforce le désir d’y appartenir. Le service militaire est prestigieux et généralement respecté, tout comme les affectations HORSCAN sont particulièrement convoitées. Le statut est renforcé par les voyages prestigieux qu’elles impliquent et les généreuses indemnités de vie à l’étranger. Ce statut intensifie la cohésion du groupe, car chacun a intérêt à bénéficier des avantages associés aux affectations HORSCAN.
Valeur des activités : Enfin, le « sentiment d’appartenance à la communauté » se renforce lorsque les activités communautaires sont perçues comme attrayantes par ses membres. Lorsque la communauté participe à des activités jugées de grande valeur, les membres se rapprochent et tissent des liens autour de cette occasion spéciale. Par exemple, les sorties financées par le fonds d’unité (là où elles sont offertes) sont très prisées, car elles représentent des occasions de voyager avec peu de planification individuelle et à un coût généralement abordable.
Il existe toutefois des facteurs échappant au contrôle individuel qui peuvent nuire au sentiment d’appartenance à la communauté.
McMillan (1976) a identifié deux éléments ayant un impact négatif sur le « sentiment d’appartenance » : habiter un endroit pour une courte durée et louer une résidence (plutôt que l’acheter). Malheureusement, ces réalités font partie intégrante de la vie militaire, tant en affectation HORSCAN qu’au pays. S’installer durablement dans une maison qui nous appartient favorise l’enracinement et les liens (cohésion/solidarité) (bondedness). Comme nous le savons tous, cela n’est pas toujours possible pour les membres des FAC et leurs familles, peu importe la région où ils sont affectés.

Voilà, chère Rassemblons-nous, le « sentiment d’appartenance à la communauté » est un sujet essentiel — il peut faire toute la différence dans votre expérience HORSCAN. Restez à l’affut le mois prochain pour des conseils pratiques sur la façon de tisser des liens d’amitié dans votre communauté. Nous parlerons de comment créer des liens avec des personnes qui ne sont pas forcément « vos gens », de la méthode la plus simple pour favoriser la vie communautaire (indice : ça s’appelle la « Science de plaire » - pleasantology), et de stratégies pour attirer les gens à vos événements communautaires.

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’engagement communautaire, que ce soit en consultation individuelle ou par une présentation communautaire, n’hésitez pas à contacter votre travailleur social régional des SBMF.

États-Unis : Marion Hall- Hall.Marion@cfmws.com
Europe : MFSSocialwork@cfmws.com
Mondial : Andrea Liss - Liss.Andrea@cfmws.com

Andrea est titulaire d'une maîtrise en travail social. Elle est travailleuse sociale agréée et psychothérapeute agréée (Ontario) avec plus de 20 ans d'expérience. Elle est membre du corps professoral de l'Université McMaster, où elle enseigne dans le cadre du programme de maîtrise en psychothérapie. Andrea est l'assistante sociale de SFM pour le reste du monde. Si vous êtes un membre d'une famille des FAC et que vous souhaitez lui parler ou vous joindre au groupe de soutien pour tous les conjoints HORSCAN qu'elle dirige et qui s'appelle Je suis HORSCAN, veuillez lui envoyer un courriel à l'adresse suivante : liss.andrea@cfmws.com.