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Nimègue : La route vers la Via Gladiola

  • Kerry Dobbs and Bertrand Vittecoq
  • 5 hours ago
  • 5 min read
participants in the 4Days Marches

La Vierdaagse (en Néerlandais), ou Marche de quatre jours de Nimègue, est une marche annuelle qui se tient depuis 1909. Cette année revêtait un caractère particulier, car, pour la 100e fois, la marche débutait et se terminait à Nimègue. Pour l’équipe canadienne de la Formation Europe, cette édition avait une signification spéciale – c’était la première participation d’une équipe canadienne depuis la pandémie et la marche commémorait le 80e anniversaire de la libération des Pays-Bas. 


La Marche de Nimègue est le plus grand événement de marche sur plusieurs jours au monde. Cette année, l'événement a attiré plus de 45 000 inscriptions provenant d'un nombre record de 86 nationalités. Le plus jeune participant avait 11 ans tandis que le plus âgé en comptait 94. Environ 35 % des marcheurs y participaient pour la première fois ; 210 personnes marchaient pour la 25e fois, 34 pour la 40e, et 62 pour la 50e. 


Le record de participations appartient à Bert van der Lans, qui a terminé la marche 71 fois. Il est malheureusement décédé en début d'année 2025. Aujourd'hui, à 82 ans, Willie Heij est le participant vivant ayant le plus grand nombre de participations, avec sa 65e édition cette année. Il y prend part chaque année depuis ses 15 ans. 

 

L’édition 2025 de la Vierdaagse a vu un record de 42 777 marcheurs franchir la ligne d’arrivée et 1,1 million de visiteurs assister au festival Vierdaagsefeesten


Canadian team in the 4Days Marches

Vue des gradins : Kerry 

Mon mari participait pour la première fois à l’événement avec l’équipe de la Formation Europe. Nous avons donc profité de l’occasion pour faire une petite escapade familiale afin de le soutenir et encourager l’équipe canadienne! En descendant du train dans l’une des petites villes le long du parcours, l’ambiance était électrisante. Dans les villes autour de Nimègue, nul besoin de panneaux pour trouver le chemin : les itinéraires restent les mêmes chaque année. Il suffisait de suivre le son de la musique et des haut-parleurs. Le reste de la ville était plutôt calme, mais en nous laissant guider par les rythmes musicaux, nous avons rapidement compris pourquoi. 


Tout au long du parcours, les habitants s’étaient rassemblés en nombre, certains campant sur place toute la journée pour encourager les 45 000 participants qui défilaient. Des gens venus de partout au pays pour soutenir et encourager les participants étaient installés sous des tentes ou sur des chaises pliantes. Ils offraient nourriture, boissons et friandises aux participants. Plusieurs équipes militaires distribuaient des autocollants, porte-clés et écussons aux enfants en bordure de route. 


Crowds watching the 4Days Marches

En entrant dans Nimègue, nous avons vu des banderoles indiquant « 4 dagen lopen, 7 dagen feesten », soit 4 jours de marche, 7 jours de fête. Le festival Vierdaagsefeesten est l’un des plus grands aux Pays-Bas. Les rues étaient animées par des camions-restaurants (food trucks), des scènes de spectacle et des manèges. Des panneaux indiquaient l’emplacement des autres événements, des activités pour enfants et bien sûr de la Via Gladiola. Au fil de la journée, les participants affluaient vers la ligne d’arrivée (les équipes militaires devaient parcourir une distance légèrement plus longue pour rejoindre leur campement de la semaine, le Camp Heumensoord) et la foule se densifiait offrant des mots d’encouragement et des boissons fraîches pour le dernier effort. En nous dirigeant vers la gare le soir, nous croisions des milliers de personnes arrivant pour les festivités nocturnes. 



Kerry Dobbs with her family at the4Days Marches

Via Gladiola – Le tour de la victoire 

Une rue principale de Nimègue est rebaptisée Via Gladiola pendant la semaine du festival. Comme le veut la tradition, les marcheurs reçoivent des glaïeuls sur ce tronçon du parcours — un geste symbolique qui remonte à l’époque romaine, où ces fleurs étaient offertes aux gladiateurs victorieux. Le dernier jour de marche baignait dans la même ambiance festive que les précédents, avec en prime des kiosques distribuant des glaïeuls et des gradins dressés tout au long du parcours. Alors que les spectateurs prenaient place dans les gradins ou le long de la rue, l’effervescence grandissait à mesure que les participants approchaient de la ligne d’arrivée. Des fanfares jouaient, les spectateurs acclamaient leurs proches et, au grand plaisir de la foule, certains marcheurs avaient encore assez d’énergie pour faire des pompes (push ups) ou des roues latérales. Nous brandissions nos drapeaux, lancions des acclamations et faisions la vague, tandis que les marcheurs saluaient la foule lors de leur tour de la victoire. Quand l’équipe canadienne a franchi la ligne d’arrivée, nous leur avons remis nos glaïeuls et les spectateurs alentour se sont spontanément joints à notre célébration 


Nous avons été heureux de vivre cette expérience depuis les gradins et envisageons de participer nous-mêmes lors d’une prochaine édition.  


Perspective d’un membre des PSP : Bertrand 

Cette année, j’ai eu la chance de soutenir le contingent canadien pendant la Marche de quatre jours de Nimègue. Quelle expérience ce fut! Jamais je n’avais séjourné dans un camp militaire auparavant — une première qui a rendu cette aventure d’autant plus mémorable. Dès le premier jour, une ambiance électrisante régnait, avec des participants venus des quatre coins du monde, portés par l’excitation, la nervosité et la détermination. 


Le camp avait une atmosphère extraordinaire. Bien sûr, au fil des jours et des kilomètres, la fatigue se faisait sentir — mais elle créait aussi des liens entre les gens. Tout le monde était dans le même bateau, alors on plaisantait, on s’encourageait et on partageait nos collations. 


Beaucoup de collations. Imaginez des barres protéinées à l’infini, des saucissons Bifi et de la soupe servie à la pelle aux stations de repos. 


Ces arrêts aux stations de repos étaient des instants de détente bien mérités : pieds en l’air, bottes retirées (pour les plus téméraires) et juste assez de temps pour recharger les batteries avant de reprendre la route. Certains faisaient même quelques étirements – ce qui, honnêtement, ne devrait pas être optionnel. 


Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est d’accompagner l’équipe lors de l’échauffement du matin et des étirements du soir. C’était une petite contribution, mais elle semblait vraiment faire la différence tant physiquement que mentalement. Parfois, il s’agissait simplement d’être là, de discuter avec les membres, d’offrir une distraction face aux pieds douloureux ou aux jambes fatiguées. Même une conversation légère semblait remonter le moral et ces petits moments ont fini par faire toute la différence au fil de la semaine. 


Un des moments les plus marquants pour moi : être là pour encourager les militaires. L’énergie était contagieuse, tout le monde applaudissait tout le monde, peu importe le drapeau sur l’uniforme. Et c’était génial de croiser des visages familiers. Des militaires allemands de notre base étaient présents et nous avons recroisé des personnes rencontrées plus tôt cet été, lors de la Marche de la Libération de Diekirch. Ils nous ont reconnus et soudain, le monde semblait plus petit – dans le bon sens du terme. 


Ma mission personnelle au cours de la semaine? Échanger des écussons. Des membres m’en ont gentiment donné pour que je puisse les troquer et cela a été mon aventure parallèle de la semaine. Un écusson en particulier m’avait intrigué dès le début — je l’avais aperçu rapidement, et il semblait venir d’Espagne. Après plusieurs jours à chercher, de bâtiment en bâtiment, j’ai enfin réussi à le trouver. Une petite victoire, mais ô combien satisfaisante! 


Les soirées vibraient d’une ambiance unique. La tente internationale était toujours animée. Allongé dans mon lit le soir, à moitié endormi, j’écoutais la musique en me demandant comment ces gens allaient survivre au réveil prévu entre 2h30 et 4h00 du matin. D’ailleurs, la chanson du réveil matinal est gravée dans ma mémoire à jamais. 



J’ai attendu la dernière soirée pour rejoindre les festivités et cela en valait vraiment la peine. L’ambiance était incroyable et les gens formidables — une belle manière de clôturer la semaine. 


En résumé, j’ai vraiment aimé mon expérience. Je ne garde aucun regret, seulement le souvenir d’une aventure hors du commun dont je suis fier d’avoir fait partie. 

 

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