Lorsque je dis aux gens que je vis en Estonie, la première question qu’ils demandent et habituellement : « C’est où ça? ». Après que j’explique qu’il est tout juste au sud de la Finlande et qu’il partage une frontière avec la Russie, les gens sont immédiatement intéressés à ce que c’est vivre dans un pays qui était auparavant dans le Bloc de l’Est. Mon nom est Mackenzie, j’ai 16 ans et ma famille vit en Estonie. Nous accompagnons mon père à une poste de région éloignée pour les Forces armées Canadiennes. Je ne vais pas mentir, cela n’a pas été facile, se mettre à l’aise dans ce pays. Il y a de beaux paysages ainsi qu’une histoire et une culture magnifique, mais il est très différent à ce dont la majorité des Canadiens sont habitués. Vivre dans la ville de Tallinn est à peu près le même que vivre aussi loin au nord que Churchill, Manitoba. Ceci veut dire que durant les jours d’été, il y a trois heures de ciel noir et pendant l’hiver il y a seulement 3 heures de soleil. Ma famille a appris à apprécier le soleil quand il est sorti pendant l'été et à suivre les foules d’Estoniens qui prennent l’avion pour l’Égypte ou les îles Canaries pendant l’hiver. Nous avons appris l’importance d’utiliser les stores d'obscurité totale en juillet et prendre des suppléments de vitamine D en janvier.
Le plus important, par contre, c’est que nous avons appris à apprécier ce qu’on a. L’Estonie a une longue histoire d’occupation; ils ont même un musée dédié à ce sujet au centre-ville de Tallinn. Le pays a regagné son indépendance après qu’il a été occupé de 1940 à 1991 par l’Allemagne nazie et l’Union soviétique il y as seulment 26 ans. Ceci a eu des effets sur le pays, il a fait en sorte que ses citoyens sont plus réservés et hésitants à laisser entrer des nouveaux arrivés.

Mackenzie et sa camarade de classe Lily debout devant l'entrée de la vieille ville. Photos de la Famille LeVernois
Au Canada, j’ai eu des cours sur la Deuxième Guerre mondiale à l’école secondaire avec seulement une brève mention des territoires pris et absorbés par l’URRS pendant son avance vers Berlin. Ce que nous n’avons pas appris, c’était les histoires des citoyens fières des pays comme l’Estonie qui avait l’interdiction de hisser leurs drapeaux et de suivre leurs coutumes et traditions. Les Estoniens trouvent la fierté dans leurs chants, danses et costumes nationaux,mais ils leur étaient interdits de les monter et ce pour plus de 65 ans. Cela explique pourquoi ils sont si réservés et parlent seulement quand quelque chose doit être dit, mais c’est certainement quelque chose à laquelle on doit s’habituer. Ce que j’ai trouvé le plus inspirant au sujet de l’histoire du pays, c’est que l’Estonie comme pays va célébrer son 100 e anniversaire en 2018. Bien que le pays fût occupé pour plus de la moitié de ce temps, ils avaient encore la forte croyance d’être des Estoniens et vont célébrer le pays qui a survécu après tout cequ’ il a subi. Je suis très chanceuse et honorée d’être ici pour célébrer cette étape marquante avec l’Estonie. Vivre hors de votre pays vient avec ces difficultés, surtout quand vous ne parlez pas la langue et il y a un décalage horaire de 7 heures avec votre famille et vos amis, mais vivre dans ce petit pays pour un an a été une révélation. Je pense que c’est la meilleure partie de vivre à l’étranger; vos expériences hors du Canada peuvent vous faire apprendre des choses que les manuels scolaires ne peuvent pas.