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Marcher avec un but : Se préparer pour les Quatre Jours de Marche de Nimègue

  • Bertrand Vittecoq
  • Jun 27
  • 6 min read

Chaque année, les membres des Forces armées canadiennes (FAC) relèvent un défi unique. Les marches de quatre jours de Nimègue aux Pays-Bas. Elles attirent des équipes militaires et des civils du monde entier pour un test exigeant d'endurance, de résilience et de mémoire. Mais bien avant les foules, les médailles et les derniers pas sur la Via Gladiola, il y a le travail calme et constant de préparation.

 

Pour les équipes militaires canadiennes, cette phase est le véritable début du voyage. Des mois de marches d'entraînement, de planification et d'engagement partagé forment la base de ce qui devient plus qu'un simple exploit physique. Cela devient une mission remplie de but, de camaraderie et de signification profondément personnelle.

 


Des personnes marchent sur un sentier à travers un vaste champ vert sous un ciel nuageux et un soleil radieux. Les sacs à dos sont visibles, ce qui crée une atmosphère d'aventure.

« Nous avons tous des raisons différentes d'être ici, mais nous avançons ensemble »


La marche est un événement d'équipe, mais les raisons de participer sont profondément individuelles. Certains marcheurs sont attirés par l'héritage et la mémoire, d'autres par le défi. Beaucoup cherchent simplement un nouvel objectif qui donne une structure à leurs journées. Un participant a partagé : « J'ai rejoint l’équipe parce que je voulais me dépasser, mais aussi parce que cet événement est profondément lié à la mémoire. Mon grand-père a servi pendant la guerre, et marcher à travers ces mêmes paysages ressemble à un hommage. » Un capitaine d'équipe a ajouté : « Notre équipe reflète toute la diversité des FAC. Différents métiers, âges, origines. Mais dès que nous commençons l'entraînement, cette diversité devient notre force. »

La phase de préparation harmonise ces différentes motivations. Que l’on soit novice en marche de longue distance ou revienne pour une autre ronde, chaque pas fait pendant l'entraînement devient une partie de quelque chose de plus grand.

 

« C'est la seule chose que je fais juste pour moi cette année »


Pour certains, ce voyage est une question de se réapproprier de l'espace pour eux-mêmes. Avec des horaires exigeants et des environnements à haute pression, la vie militaire peut laisser peu de place à la réflexion personnelle. L'entraînement de Nimègue offre à de nombreux membres une rare occasion de se reconnecter avec leur santé physique, leur clarté mentale et leurs objectifs personnels. « Cet entraînement m'a donné une raison de sortir, de bouger, de me sentir fort à nouveau, » a dit un marcheur. « J’en avais besoin. » D'autres ont fait écho à ce sentiment. Que ce soit pour se remettre d'une blessure, s'adapter à un nouveau rôle ou simplement essayer de reconstruire de bonnes habitudes, la structure de la préparation de Nimègue fournit un ancrage solide. « Il est facile de se perdre de vue avec tant de choses en cours. Cela m'a donné quelque chose à moi pour lequel travailler. »

Ce sentiment de réussite personnelle ne vient pas sans compromis. Équilibrer les responsabilités familiales tout en consacrant des heures aux marches de longue distance a été un défi pour beaucoup, nécessitant une coordination minutieuse à la maison.

 

C'est là que les Programmes de soutien au personnel (PSP) sont intervenus pour faire la différence. Le personnel des PSP soutient les membres des FAC grâce à des plans d'entraînement personnalisés, des sessions d'information sur la nutrition, l'hydratation, des recommandations pour certains équipements et des conseils pour la prévention et la récupération des blessures. De plus, les PSP ont dirigé des groupes de marche hebdomadaires locaux pour aider les participants à accumuler des kilomètres et à maintenir le moral, tout en les encourageant à explorer et à profiter des environs en groupe.


Un groupe de huit personnes avec des sacs à dos et deux chiens se tient devant une maison en briques. Certains lèvent le pouce.

 

« Je ne connaissais personne quand j'ai commencé, maintenant nous sommes une unité »


La marche exige plus que de l'endurance individuelle. Elle demande de la cohésion. Les équipes s'entraînent et se qualifient ensemble, construisant la confiance et la responsabilité à chaque pas. « Je m'attendais au défi physique, » a dit un membre de l'équipe. « Ce à quoi je ne m'attendais pas, c'est à quelle vitesse nous nous lierions. Il y a quelque chose dans le fait de marcher 20, 30, où même 40 kilomètres à côté de quelqu'un qui efface les grades et les titres. Vous apprenez à connaître les gens profondément. » Les capitaines jouent un rôle crucial pendant cette phase. Non seulement ils organisent les itinéraires et la logistique, mais ils façonnent aussi la culture de l'équipe. « Je vois mon rôle comme la création d'un environnement où tout le monde se sent à sa place, » a dit un capitaine. « Il ne s'agit pas de savoir qui est le plus rapide. Il s'agit de savoir qui se présente, qui soutient ses coéquipiers et qui apporte du cœur. »

 

Pour les membres postés dans des communautés éloignées, une grande partie de l'entraînement se fait en solo, mais des plateformes comme Strava les aident à rester virtuellement connectés et motivés aux côtés de leurs coéquipiers.


Deux personnes avec des sacs à dos marchent sur une route près d'un bâtiment gris, entouré d'arbres luxuriants. L'une d'elles tient une bouteille bleue. Un panneau piéton est visible.

La dynamique de l'équipe devient une source de force. Lors des longues marches d'entraînement, ce sont les conversations partagées, les chansons et les petits actes d'encouragement qui poussent les gens à continuer lorsque leurs jambes se fatiguent.

 

« L'entraînement vous oblige à ralentir et à réfléchir »


Contrairement à la plupart des entraînements physiques militaires, Nimègue est basé sur la marche. Cet acte simple, répété pendant des heures et des jours, devient étonnamment profond. « Vous êtes juste là pendant des heures. Pas de téléphones, pas de courriels, pas de distractions, » a dit un membre de l'équipe. « Cela m'a donné de l'espace pour réfléchir. À ce que je veux, où je vais, ce que je porte. » De nombreux marcheurs ont parlé de la clarté mentale qui venait avec la distance. « Certaines des parties les plus significatives de cette expérience jusqu'à présent se sont produites sur ces longs tronçons de sentier tranquilles. Il ne s'agit pas seulement de forme physique. Il s'agit de faire le vide. »

 

« Nous ne nous entraînons pas seulement pour nous-mêmes. Nous portons l'héritage en avant »


Les marches de quatre jours ont des racines militaires profondes. Pour les participants canadiens, l'événement est lié à la mémoire et à l'héritage de ceux qui ont servi avant eux. Ce poids se fait sentir à chaque pas. « L'une de nos premières marches d'entraînement s'est déroulée en silence, en l'honneur d'un camarade tombé, » a dit un chef d'équipe. « Cette marche a changé ma vision du reste de l'entraînement. Chaque ampoule, chaque muscle endolori, tout a un contexte. » Pour les marcheurs de retour, le poids émotionnel est familier. « Il y a une longue lignée de membres des FAC qui ont fait cela avant nous. Nous marchons dans leurs pas. Cela vous fait vous tenir un peu plus droit et pousser un peu plus fort. »

Quatre membres de la FAC du DcamC marchent sur une route de campagne, l'un d'eux portant un drapeau canadien. Des champs verts et des arbres les entourent sous un ciel partiellement nuageux.

La préparation comprend l'apprentissage de l'histoire de la marche, la compréhension des aspects commémoratifs de l'événement et la dédication de l'effort à quelque chose de plus grand que la réussite individuelle.

 

« Ce n'est pas juste de l'entraînement. C'est un privilège »


L'événement de validation final, La Marche Internationale de Diekirch au Luxembourg, a fourni le test ultime. Les membres ont dû marcher 80 km pendant le week-end, ce qui démontre bien leur capacité développée au cours des mois d’entrainement, soit la moitié de la distance à parcourir lors de l’épreuve de Nimègue. Contrairement au terrain plat attendu à Nimègue, Diekirch a mis les participants au défi avec des changements d'altitude abrupts et des collines difficiles, le tout aggravé par une intense vague de chaleur de début d'été qui a poussé la résilience et la préparation à la limite.

 

Groupe de membres de la FAC en DcamC souriant à l'extérieur ; sacs à dos et équipement sur le sol. Ciel couvert, monticule de terre et lignes électriques en arrière-plan.

Il n'y a aucune illusion sur la difficulté de l'entraînement de Nimègue. Cela prend du temps, de la discipline et de la résilience. Mais cela crée aussi une récompense unique. Chaque participant apporte une raison différente au voyage. Certains cherchent à se reconnecter avec leur force physique. D'autres cherchent la mémoire, la fierté ou le renouveau. Tous trouvent quelque chose en cours de route. « Cette expérience a été une réinitialisation, » a dit un membre. « Mentalement, physiquement, même spirituellement. » Un autre a ajouté : « Il est facile de se sentir isolé ou épuisé. Mais l'entraînement pour Nimègue m'a rappelé ce que ça fait de faire partie de quelque chose de plus grand. »

 

Dans un monde où tout change rapidement, avec des exigences constantes envers notre attention et notre énergie, il y a quelque chose de puissant dans le rythme simple et constant de marcher ensemble. La phase de préparation n'est pas seulement une introduction à l'événement principal. C'est la fondation. C'est là que le sens est construit. Et c'est là qu'un groupe d'individus devient une équipe, prête à représenter le Canada, à se souvenir du passé et à porter leur but commun jusqu'à Nimègue. Le Canada est ici. Fort et fier.

 

Remerciements :

Cet article présente les réflexions de 15 membres des FAC à travers la Formation Europe. Leurs expériences, soutenues par les conseils des PSP et les efforts d'entraînement communautaires, témoignent de la résilience et de la camaraderie derrière chaque pas vers Nimègue.

 

Ensemble, cet effort de préparation à plusieurs niveaux garantit que, lorsque les participants marchent seuls ou côte à côte, ils construisent quelque chose de plus grand : la réussite personnelle, l'unité de l'équipe et la fierté nationale.

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